Omar Abodib a emmené toute son équipe à Beyrouth. Pendant sept jours, la team du restaurant le Donjon a pris claque sur claque. De l’arrivée des contenairs bourrés de matériel pour la population et les lycées hôteliers jusqu’à l’hospitalité d’un couple dans un village de montagne au sud du Liban, Omar nous raconte les moments forts. Pour lui, pour eux. Et cette aventure va bien au-delà de la cohésion collective.
Il a eu la folie d’emmener tout le monde avec lui. Depuis la catastrophe du Liban, Omar Abodib (Le Donjon, Domaine de Saint Clair, Etretat), projetait un voyage humanitaire pour venir en aide à la population. Dans le premier contenair, des vêtements, des cahiers d’écoliers, des chaises et des médicaments pour la société civile. Dans un autre, du matériel de cuisine, de la vaisselle, des casseroles et des plaques de marbres pour les restaurateurs.
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« Pire que ce que j’imaginais… »
« Lorsque nous sommes arrivés, tous avec le même tee-shirt « Mon cœur est à Beyrouth », les libanais nous ont arrêtés dans la rue en nous demandant ce qu’on faisait là : « Mais que venez-vous donc faire dans notre pays déchiré ? » Cela m’a surpris car c’est la première fois que je voyais mon peuple, qui d’habitude ne renonce jamais et garde un optimisme et une capacité de résilience hors du commun, à ce point à terre. C’était pire que ce que j’avais imaginé : Il n’y avait plus rien. »
Les moments forts
Bien sûr lorsque les contenairs, bloqués depuis 72 heures, ont pu enfin être amenés devant le lycée hôtelier de La Sagesse, pour l’équipe ce fut l’apothéose. Omar nous raconte ce combat permanent pour les sortir du port de Beyrouth. Ils ont eu tellement peur que tout ce matériel n’arrive jamais et « se perde », que lorsque les portes de fer se sont ouvertes, la veille de leur retour pour Etretat, c’était le soulagement.
Mais en vérité, il y encore plus fort. Quand on gratte un peu, quand on cherche vraiment le moment qui restera gravé à vie, ce n’est même pas celui-là : c’est dire combien toute cette aventure marquera l’équipe.
L’hospitalité de Mabel et Bchara
Tous se souviendront de cette maison d’hôtes de Jezzine, ce vignoble à 1400 mètres d’altitude au sud du Liban. Une sorte d’agro-tourisme où Mabel et Bchara les ont reçus dans leur propre maison, au-dessus de la cascade. « Et là, ils ont pris une gifle », raconte Omar Abodib. « Ils ont tout compris. Ce couple qui nous recevait nous a fait la démonstration magistrale de l’hospitalité à la libanaise : donner sans attendre de recevoir. On avait cette précision des meubles et des lumières avec la justesse de l’accueil, avec simplicité et élégance, puis une certaine désinvolture qui entraine rapidement la décontraction de ceux que tu reçois. Nous étions comme à la maison, sans frontières, libres et détendus. Pendant ce voyage, nous avons eu la sensation que les libanais, nous offraient le meilleur de leur hospitalité, même si nous étions trente dans leur salon, même si leurs conditions financières sont difficiles, pour remercier ces français qui venaient les aider. »
« Je n’ai aucun mérite »… Omar a pu ainsi dévoiler un peu plus sa nature profonde à ceux qui l’ont suivi : « Ils me connaissent bien. Ils ont pu voir parfois mes colères mais aussi mon côté excessif dans la générosité et pour cela je n’ai aucun mérite car c’est dans notre ADN et dans notre culture. »
Travailler sur la raison d’être
Omar Abodib, Le Donjon : « Mon cœur repartira à Beyrouth »
Toute l’équipe (ils sont partis à 24, quand même…), tout en poursuivant ses actions régulières avec Les Collectionneurs pour les Restos du Cœur, espère repartir l’an prochain à Beyrouth : « On fera tout pour ça », confirme Omar Abodib.
©Photos Antidote Factory
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