Michel bras reste un fils de forgeron aujourd’hui en plénitude. En quelques mots, en quelques anecdotes, il replace les choses essentielles au centre du jeu. Sur la scène d’Omnivore, il nous raconte les réactions du métier quand ils ont choisi de ramer à l’envers. La famille Bras n’en avait que faire : au Suquet, tout le personnel participe à la cueillette du matin.
Inspiration
« Pendant que je cours sur l’Aubrac, je suis en lévitation dans d’autres sphères, en pleine réflexion. Ce paysage, c’est mon inspiration. J’ai voulu poser des mots sur les ondulations vertes du paysage. J’ai traduit mon intime, le plateau d’Aubrac : une lotte nacrée pour les nuages et leur ombre portée sur les reliefs. Le peintre a sa toile, le musicien a sa portée. Nous, cuisiniers, nous avons tout cela et en prime nous avons le bonheur des gens. Cuisinier ce n’est pas un métier, c’est une passion. Pour des gens comme Pierre Gagnaire ou moi, c’est un jeu et un moyen d’expression. Un outil de partage. »
L’amour des ciels tourmentés
« Quand nous avons fait cette construction contemporaine, nous sommes passés pour des demeurés. Nous avons pris des risques avec mon épouse, nous avions besoin de forces vives et heureusement Sébastien nous a rejoints. Je me souviens qu’en 1993, la direction des Relais&Châteaux de l’époque nous avait rejetés en estimant que le bâtiment était trop moderne. On accompagnait notre communication d’images de ciels tourmentés gris anthracite, comme je les aime. Mais cela ne collait pas avec les ciel bleu azur des grandes maisons. On leur a répondu qu’ils devaient nous prendre comme nous étions, avec nos spécificités.«
« Chez nous, avoir toujours un Laguiole sur soi est une tradition. Au Suquet, utiliser ce même couteau et ne pas en changer pendant le temps du repas était avant-gardiste. »
MICHEL BRAS, OMNIVORE SEPTEMBRE 2021
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