2022 sera l’Année de la Gastronomie. Depuis plusieurs mois, des acteurs impliqués se sont battus et la cristallisation de ces efforts collectifs est visible. Guillaume Gomez et Barbara Bessot-Ballot sont incontestablement des pièces maîtresses de cette prise de conscience nationale. Pour ceux qui n’ont pas tout suivi, nous donnons dans cet article les axes de ces dernières semaines autour de grands projets. France Gastronomie, le groupe d’études de l’Assemblée Nationale (et le Colloque du 22 novembre), le Centre d’Excellence, l’Année de la Gastronomie et Le Grand Repas : cinq chapitres pour avancer ensemble, et sans tarder.
La gastronomie, fil rouge de nos territoires
Combien d’acteurs, dans toute la France, se sont battus pour que la gastronomie soit au centre des projets de territoires et combien se sont cassés les dents ? Qu’il est difficile de convaincre, (au-delà de nous rassembler sur notre art de vivre), que les métiers de bouche, l’hôtellerie et la restauration tiennent à eux seuls le fil rouge de nos régions, de notre agriculture, de nos traditions, de notre santé, du commerce, du tourisme et de l’attractivité de notre pays ! Qu’il est parfois laborieux de tenter d’assoir ces gens autour de la table autour d’un projet commun… Mais, à force, avec de la patience, avec une envie contagieuse d’emmener ceux qui le souhaitent derrière un projet (et non derrière soi), la ténacité paie.
La gastronomie et la politique : on pouvait mieux faire…
Depuis deux ans, Barbara Bessot-Ballot, députée de Haute-Saône, se bat pour que la gastronomie soit sur le devant de la scène. La nomination de Guillaume Gomez en tant qu’Ambassadeur de la Gastronomie a été un déclencheur pour que ce sujet soit pris au sérieux par l’ensemble des institutions. Dans les années 2014/2015, Laurent Fabius s’était fortement investi pour la haute gastronomie sur l’angle tourisme et rayonnement de la France à l’étranger avec Goût de France/Good France (Ministère des Affaires Étrangères / Alain Ducasse). Mais à ma connaissance, Barbara Bessot-Ballot est en train de s’impliquer dans nos métiers jusque dans nos filières avec une vision globale comme aucune personnalité politique ne l’avait fait jusqu’ici, et cela mérite d’être salué.
« Nous avons souhaité réunir les acteurs qui font toute la richesse foisonnante de cet “écosystème de la gastronomie”, de la semence à la fourchette et jusqu’à la poubelle comme, cher Guillaume, tu aimes à le rappeler. Car cette Année de la Gastronomie est l’occasion de se réunir autour de la table et de réfléchir collectivement à ce que nous souhaitons pour notre alimentation à la française, les projets que nous aimerions mener ensemble pour entretenir et concrétiser une alimentation plus saine, plus sûre, plus durable, de qualité, pour tous. »
Barbara Bessot-Ballot, extrait du mot d’accueil lors du Colloque Gastronomie du 22 novembre 2021 à l’Assemblée Nationale.
Un ambassadeur qui la joue collectif
Guillaume Gomez (Représentant personnel du Président de la République pour la Gastronomie) fédère les filières professionnelles et les pousse à se coordonner, travail de longue haleine qu’il a entrepris depuis un an déjà. (Article à suivre dans le prochain numéro du magazine Le Cœur des Chefs, S’abonner ici pour le recevoir).
Le groupe d’études Gastronomie
Barbara Bessot-Ballot est à l’origine avec Guillaume Gomez d’un groupe d’études de l’Assemblée Nationale «France Gastronomie » co-présidé par Fabrice Brun (Député de l’Ardèche) et sur lequel travaille également Annaïg le Meur, Députée du Finistère, ainsi que M. Thomas Rudigoz, député du Rhône et Vice-Président du Groupe d’études. Ensemble, ils ont entendu un certain nombre de témoignages d’acteurs et experts de nos métiers et ont rendu un premier rapport en septembre 2021.
La note de cadrage d’Avril 2021 : « Fédérons le secteur sur la gastronomie autour d’un projet commun et engagé »
Barbara Bessot-Ballot, députée de Haute-Saône et co-présidente du Groupe d’études France Gastronomie, y replace le contexte avec notamment l’importance de la gastronomie dans nos territoires, le tissu économique, l’alimentation saine, la rémunération des agriculteurs, et l’attractivité touristique. La députée place en perspective deux défis majeurs : une gastronomie responsable implique une politique d’accompagnement de ces transitions nécessaires et les Français sont de plus en plus motivés pour s’alimenter de manière plus saine.
Que font nos voisins ?
Pour apporter un soutien fort et structuré à leur gastronomie, nos partenaires d’Europe du Nord (Norvège, Danemark, Suède, Finlande, Islande) ont fondé en 2005 un « New Nordic Food Program » avec une participation financière publique conséquente (3 millions d’Euros en 2006). Son rôle est de valoriser et promouvoir les produits scandinaves.
« Il est plus que jamais nécessaire de redonner de la valeur à l’alimentation en faisant de la gastronomie un axe fort d’une politique publique. »
Extrait du discours de Barbara Bessot-Ballot, remise du rapport du groupe France Gastronomie.
Le Centre d’Excellence
Dans la note de cadrage d’avril 2021 (Voir en fin d’article), Barbara Bessot-Ballot dessinait le besoin urgent d’un centre d’excellence de préparation pour les concours internationaux de type Bocuse d’Or. Son document note que les autres pays, contrairement à la France, ont à leur disposition des locaux, une structure permanente et des budgets. Serge Vieira, Davy Tissot et toute la Team France Bocuse d’Or se sont énormément investis sur ces sujets et ont participé activement à la réflexion du groupe, et a reçu ses représentants à Ecully dans les locaux de la Team France.
S’appuyer sur l’année de la Gastronomie
Le Président de la République a annoncé que 2022 serait l’année de la Gastronomie. Encadrée par un comité de pilotage dédié, elle devrait se structurer sur des axes forts tels la gastronomie dans les territoires et un forum de la gastronomie durable.
Une Fédération Française de la Gastronomie
La note de cadrage d’avril 2021 du groupe d’études France Gastronomie préconise également la création d’une Fédération Française de la Gastronomie. Une sorte de coalition des différents acteurs, afin de de promouvoir les produits et savoir-faire, développer les leviers de gastro-diplomatie et mettre en place une équipe de France pour les concours gastronomiques.
Le Colloque de France Gastronomie
Le 22 novembre 2021, l’Assemblée Nationale a accueilli le premier colloque consacré au projet du Centre d’excellence pour la Gastronomie ». Suite à ces échanges autour de deux tables rondes, le groupe préconise la concrétisation des pistes suivantes :
- La mise en place d’un délégué interministériel de la Gastronomie qui travaille main dans la main avec les autres ministères (l’Economie, l’Agriculture et l’Alimentation, l’Education, la Culture, l’Emploi…)
- Rassembler les différents acteurs de la profession par la création de La FFG (Fédération française de la Gastronomie) : un pôle par département.
- La création d’un centre d’excellence et d’entraînement pour la gastronomie, qui peut aussi accueillir le siège national de la FFG.
« La gastronomie au sens large, c’est bien tout un écosystème foisonnant qui pèse près de 400 milliards d’euros de chiffre d’affaires et représente environ 16% de l’économie française. Aussi, nous avons le devoir de nous organiser avec lucidité et ambition, comme d’autres pays le font déjà. »
Extrait du discours de Barbara Bessot-Ballot, remise du rapport du groupe France Gastronomie.
2022, Année de la Gastronomie
« En réponse à la crise sanitaire, qui a lourdement impacté les restaurants, petits comme haut de gamme, le Premier ministre Jean Castex a souhaité faire de 2022, l’année de la gastronomie française. Elle a été officiellement lancée par le président de la République Emmanuel Macron qui s’est rendu, lundi 27 septembre 2021, à la 20e édition du Sirha à Lyon. Une visite d’ailleurs inédite pour un chef d’État.«
L’appel à projet national avec France Relance
Un appel à projets national est lancé afin de sélectionner des actions et événements de l’Année de la Gastronomie, qui contribueront notamment à :
- Favoriser la transition écologique des acteurs et, en particulier, la relocalisation et les circuits de proximité pour les approvisionnements, en intégrant la saisonnalité et la revalorisation du végétal, au plus proche des évolutions de l’agriculture ;
- Améliorer la compétitivité des acteurs français de la gastronomie en valorisant les produits qualitatifs et innovants et les professionnels compétitifs au regard de l’exemplarité de leurs pratiques ;
- Faciliter l’insertion des jeunes les plus éloignés de l’emploi, améliorer et valoriser l’image des métiers de bouche, sensibiliser les jeunes publics, encourager le choix de ces filières et pallier le manque de candidats.
https://www.gouvernement.fr/l-annee-de-la-gastronomie-francaise
Le Grand Repas
Une fois par an, l’association « le Grand Repas » propose aux citoyens de partager tous ensemble le même menu conçu à base de produits locaux et de saison, le même jour sur leur territoire, partout en France, afin de partager un grand moment de convivialité. C’est aussi l’occasion de sensibiliser les citoyens aux problématiques d’anti-gaspillage alimentaire, de circuits courts, d’histoire des produits et d’éducation au goût, à la santé et au bien-être.
Organisé en Val de Loire pour la première fois en janvier 2016, le Grand Repas est désormais un événement unique dans toute la France. Les territoires proposent des projets valorisant leurs produits avec un dynamisme local remarquable, comme le Projet culturel, agricole et gastronomique « La Haute-Marne vous régale » 1ère Édition, L’automne des producteurs 2022, programmé par Chaumont en fête, sous le parrainage de Laurent Petit (le Clos des Sens).
https://www.legrandrepas.fr/un-concept-innovant/
Pour aller plus loin :
La note de cadrage d’Avril 2021 : « Fédérons le secteur sur la gastronomie autour d’un projet commun et engagé » :
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