Diffuser la photo d’un article de presse sans autorisation est une pratique courante et pourtant totalement illicite. Tous les jours, des copies d’articles de journaux print et web circulent sur le web et les réseaux sociaux. C’est devenu une (mauvaise) habitude de partager ainsi de l’info gratuite et cela nuit gravement à la santé de la presse. Sinon, à quoi ça sert que l’on se décarcasse ? Et les vidéos, reprises allègrement par d’autres comptes qui notent simplement un crédit en fin de texte, on en parle ? Nous, on met les pieds dans le plat.
Ça part toujours d’un bon sentiment, d’un partage sympathique d’un article qui vous est consacré. Et cela donne rudement envie de lire ce qui a été écrit, d’ailleurs ! Et c’est ce qu’on fait : on court commander le journal ou s’abonner. Mais quand cela se traduit par une bonne photo de l’article intégral, partagé sur un compte public pour qu’il soit en libre accès, on n’a plus besoin de s’abonner. Sauf que le média qui l’a rédigé n’est pas subventionné pour un partage gratuit et total de ses contenus. Et à force de voir partout des copies des articles entiers, on peut en conclure que le travail de ceux qui l’ont rédigé ne mérite pas d’être rémunéré. C’est cadeau.
Donner envie, mais ne pas tout donner…
Ce qui est possible, souhaitable, formidable :
-prendre une photo de la couverture et de la première page de l’article, ou même de toutes les pages mais en basse définition, pour avoir une vue d’ensemble qui ne permette pas de lire l’article dans son intégralité, de filmer le feuilletage de la revue et des pages de l’article dans un réel, de prendre une photo de la revue ouverte à la page de son article, de renvoyer les lecteurs sur la possibilité de venir lire la revue chez les diffuseurs, la commander en ligne, s’abonner au feuilletage en ligne…
Ce qui n’est pas possible, pas souhaitable, pas cool :
- Scanner ou photographier l’article dans son entier sans autorisation.
Le Cœur des Chefs n’est pas en libre-service
En tant que média indépendant, et comme tous les supports de presse écrite nationale, nous nous battons chaque jour pour que notre travail ne soit pas en libre-service mais qu’il soit réservé à ceux qui s’y intéressent et nous soutiennent pour que nous puissions poursuivre : ceux qui le souhaitent s’abonnent, deviennent diffuseurs ou partenaires.
La reproduction intégrale des articles sur internet et les réseaux sociaux permet certes de les partager avec un plus grand public. Mais cela permet aussi de les donner à lire gratuitement sans encourager les intéressés à s’abonner pour y avoir accès.
Petit rappel des règles…
Alors certes, les lecteurs n’ont pas l’objet « revue » en main, et ne peuvent collectionner leurs « Cœur des Chefs » numéro après numéro, mais ils ont quand même l’accès gratuit à un travail de fond de longue haleine. Notre vision tranche totalement, en effet, avec la facilité de l’information gratuite à laquelle les réseaux nous ont habitués, (même si cela est rigoureusement interdit sans l’accord du journal.)*
Mais le Cœur des Chefs, ce n’est pas juste de l’info. C’est du travail creusé qu’on réserve à ceux qui en font la démarche.
Il est tout à fait possible et souhaitable qu’il y ait des images de la couverture, de la lecture en équipe, et même un aperçu des articles bien sûr, qui courent parfois sur plusieurs pages, mais sans toutefois les partager en intégralité.
Ainsi, ceux qui le souhaitent viendront le lire chez vous, si vous êtes diffuseur, ou pourront commander la revue papier sur notre site (attention, certains numéros sont en rupture de stock), ou s’abonneront afin d’avoir accès au feuilletage en ligne de toutes les revues, de la première à la dernière.
Les vidéos aussi, c’est interdit !
De la même manière, on a vu dernièrement fleurir des comptes Instagram où des contenus vidéos sont repris et « re-logotés » de manière à faire penser que c’est ce compte qui est l’auteur de la vidéo, sans faire apparaitre le média d’origine, qui est simplement noté en bas de texte de post, en tant que crédit : ce n’est pas suffisant, et c’est totalement hors la loi, qui protège le droit d’auteur et exige l’autorisation du média d’origine avant de reposter un contenu qui ne vous appartient pas. Le hic, c’est que ces comptes amènent une visibilité à ceux qui sont dessus, ce qui ne leur déplait pas… En attendant, il y a ceux qui créent leurs contenus, et ceux qui les pillent : Je conseille donc aux médias qui ont été « pillés » d’intervenir pour demander à retirer leurs contenus des comptes en question.
Aller plus loin : Le podcast de France Inter sur les Copies d’écran sur les réseaux sociaux.
* selon l’article L.122-4 du Code de la propriété intellectuelle (CPI) « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit est illicite ».
Un article de presse, qu’il soit publié sur un support papier ou numérique, est considéré comme une œuvre de l’esprit au même titre qu’une production artistique musicale ou iconographique. Même si l’auteur a partagé son œuvre de façon publique, il n’est pas possible de la repartager sans son consentement
Le Code de la propriété intellectuelle prévoit toutefois des exceptions à ces règles, comme la diffusion d’un court extrait d’une œuvre, en citant les auteurs des publications partagées.
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